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Le Veilleur du Jour
Coédition Deleatur/Ginkgo
Le second volet du Cycle des contrées.
Une écriture dense, une narration soutenue, des personnages énigmatiques « en réseau », des coïncidences troublantes, des policiers au jeu double, voire triple, un Empire sur le point de sombrer…
Tous les ingrédients sont réunis pour un roman exceptionnel, un de ces livres dont on se dit, une fois la dernière page tournée, qu’on vient de quitter un ami cher. Barthélemy Lécriveur, homme sans mémoire et sans passé, descend des Hautes Brandes, la zone frontalière avec les Jardins statuaires, vers Terrèbre, port principal et capitale de l’Empire. En route, il rencontre un bateleur, une vieille femme accueillante, une enfant compatissante. À Terrèbre, il cherche à s’embarquer vers les îles, en vain. Le patron de l’auberge où il loge le met en contact avec une mystérieuse association d’archéologues à la recherche d’un gardien de jour pour leur entrepôt. Convaincu que ce lieu est le centre d’activités suspectes, mais conquis par l’endroit, Barthélemy accepte le poste.
Lonvois, le tout-puissant chancelier de l’Empire, le professeur Destrefonds, Madame Délimène, la puissante Guilde des Hôteliers s’agitent en toile de fond du roman, chacun détenant une part de l’énigme dont le lecteur, observateur privilégié, est seul à pouvoir reconstituer la totalité. Un antiquaire (personnage emblématique du roman) met Barthélemy sur la piste d’une race d’étranges bâtisseurs qui auraient, à une époque fort reculée, construit cet édifice, à la fois temple, tombeau et lieu ultime de leur existence. La rencontre avec Coralie, la jeune fille borgne, puis leur amour, fera basculer le roman – et l’Empire de Terrèbre – vers l’effondrement final.
Parmi les personnages secondaires qui hantent les six cents pages du livre, Molavoine, l’intègre fonctionnaire de police, à la fois le révélateur d’un monde qui s’effrite et le complice bienveillant des deux amants ; et Zoé, la servante de l’auberge, amoureuse mais libre, dont le fils, vingt ans après, partira sur les traces de Barthélemy, son père. Mais cela est une autre histoire (les Voyages du Fils, dans la même collection).
Roman d’énigme, récit d’aventures, livre de mémoire, le Veilleur du Jour est aussi un hommage à une cité portuaire – bien réelle celle-là –, Bordeaux, où réside Jacques Abeille depuis plusieurs décennies, et dont la géographie se lit en filigrane du réseau urbain de la capitale de l’Empire.
Le roman de Jacques Abeille est tissé, en trompe-l’œil pour ainsi dire, de relations métaphoriques à la littérature et au Tarot divinatoire. Le nom de Barthélemy Lécriveur, par exemple, est une référence explicite à Bartleby l’écrivain, le personnage de la nouvelle éponyme d’Herman Melville. De même, le nombre de chambres de l’ «entrepôt» et leur disposition dans l’édifice correspondent très exactement aux arcanes du tarot de Marseille.
Cette édition est magnifiquement illustrée par Michel Guérard.
La presse en a parlé
« Jacques Abeille, ce “piéton de Bordeaux”, calligraphie sa ville de
ses déambulations romanesques. De la place de la Victoire à l’esplanade
des Quinconces, des “cours” aux “barrières”, ses périples urbains
éveillent une ville latente dont lui seul a la clé. À l’insu des
passants, quand il marche dans Bordeaux, il traverse en fait Terrèbre,
cette mégalopole qui est le lieu de son second roman : le Veilleur du Jour. »
J.-D. Wagneur, Libération