Recherche avancée
Agenda
Peintures
ÉPUISÉ
Mince plaquette présentant, reproduits en noir et blanc, 9 tableaux datant des années 1980-1990. Et une autobiographie, reproduite ci-après intégralement (texte paru en 1991; Jean-Jacques Gévaudan est décédé en 2009).
Accès à la galerie virtuelle (peintures et dessins).
Jean-Jacques Gévaudan vient au monde en même temps que le cinéma parlant. Bien que parfois très prolixe lorsqu'on lui parle de peinture, il est le plus souvent taciturne.
A dix ans, il fait la rencontre d'une feuille de papier blanc et d'un crayon et, de ce jour, il organisera son existence en fonction du plaisir qu'il éprouve à dessiner. Son goût pour l'art graphique ne le quittera plus.
Dessinateur. A quatorze ans, il passe un an comme auditeur libre aux Beaux-Arts de Paris avant d'entrer à l'École des arts appliqués à l'industrie ; il en sort trois ans après, avec de solides bases de technicien de la peinture. Sa nature indépendante lui valut de sérieuses difficultés et l'on relève sur son livret scolaire : « Élève trop influencé par des recherches modernes pour lesquelles il n'est pas besoin d'école. »
Peintre. Conscient de l'exactitude de cette appréciation, il poursuit son itinéraire personnel : d'abord à l'académie Gadin, rue Frochot, massier du théoricien du cubisme Metzinger, durant deux années ; puis, pendant trois années, à l'académie Montmartre, massier de Fernand Léger.
Parallèlement, il s'intéresse à l'enseignement et passe brillamment le professorat d'art graphique de la Ville de Paris, dont il devient l'un des plus jeunes éléments. Puis il est nommé professeur d'arts plastiques à l'Éducation nationale.
Décorateur de théâtre. Jean-Jacques Gévaudan réalise les douze tableaux de la comédie musicale montée par Jacques Dupré (le complice de Robert Dhéry dans les inoubliables Branquignols) aux Champs-Elysées, Le Spoutmoutch zéophage, puis construit un décor au théâtre du Vieux-Colombier, en 1954, pour le concours des jeunes compagnies. Son audace à utiliser du matériel d'échafaudage dans le décor qu'il crée pour la pièce de Charles Plisnier, Hospitalité, le fait surnommer, par Jacques Hébertot, « l'Homme aux tubes ».
Théoricien. Après une suite de conférences au sein du mouvement Arc-en-Ciel, il organise et anime des ateliers d'arts plastiques (Peuple et Culture) où il adapte sa pédagogie artistique à des adultes.
Photographe. Passionné par cet art, il ouvre, rue Saint-Jacques, un centre d'initiation et de création photographique dont de nombreux élèves se souviennent encore avec émotion. Il y confectionne plusieurs recueils photographiques, demeurés inédits malgré de nombreuses sollicitations.
Illustrateur. Remarqué par l'éditeur Pierre Laurendeau, il devient le conseiller artistique des éditions Deleatur et illustre de nombreux ouvrages publiés à cette enseigne. A cette occasion, il met au point un procédé original, le photogève, dérivé du photogramme. Il a également collaboré à la revue Obliques (numéro Sade).
Décorateur mural. Pendant plus de dix ans, il fut le décorateur attitré des agences parisiennes de Gaz de France. On peut admirer son travail, aujourd'hui encore, au Centre de Gaz de France, à Paris.
Depuis quelques années, il aborde tous les genres picturaux, déroutant parfois ses admirateurs par des recherches non dénuées d'érotisme : chevauchements ambigus de formes semi-abstraites ; nus désincarnés ; ectoplasmes s'interpénétrant...
Jean-Jacques Gévaudan choisit des lieux d'exposition favorisant la communion du regard du peintre et du promeneur : maison d'animation, à Angers, en 1977 ; librairie-galerie, à Bordeaux, en 1981...
Au cœur des Cévennes, où il rebâtit une vieille demeure du XVIIIe siècle, peut-être apercevrez-vous l'œuvre secrète de cet homme pour qui la peinture est une longue et belle histoire d'amour.